La transmission de la foi: une affaire de diversité
Le ministère catéchétique
Depuis ses origines, la chrétienté a vu dans la transmission de la foi une tâche fondamentale. Toutes les religions du monde partagent cette préoccupation. Sans cette transmission, aucune communauté religieuse ne pourrait survivre. Au cours des siècles, dans le christianisme, les prêtres puis les pasteurs en étaient seuls responsables, tout comme pour la proclamation de l'Evangile et la diaconie. Ce n'est qu'au XXe siècle, il a été de plus en plus reconnu qu'une seule personne ne pouvait et ne devait pas couvrir toutes les activités, allant de la proclamation de la Parole, à la diaconie en passant par la transmission de la foi. De nouveaux métiers sont donc apparus à côté du pastorat, avec les assistants de paroisse ou les catéchètes. Ce fut aussi le cas dans les Eglises réformées Berne-Jura-Soleure. Longtemps il s'est agi de services plus ou moins subalternes, à accomplir sous l'autorité de la pasteure ou du pasteur. Par conséquent, les membres de la paroisse se montraient souvent déçus s'ils n'étaient visités "que" par l'assistante de paroisse ou si leur enfant ne préparait sa confirmation "que" avec des catéchètes au lieu de bénéficier des services de "Monsieur le Pasteur".
Lors de la première décennie du XXIe siècle, un processus a été engagé pour définir la proclamation de la Parole, la diaconie et la transmission de la foi comme les piliers d'égale importance du travail en paroisse. S'ouvrait ainsi la voie menant à trois ministères désormais inscrits dans le Règlement ecclésiastique révisé: le ministère pastoral, le ministère socio-diaconal et le ministère catéchétique ne sont pas semblables, mais de même valeur. Tous trois sont indispensables à la mission de l'Eglise.
Cela ne signifie aucunement qu'il faille toujours au moins trois personnes pour exercer ces trois ministères. Dans les plus petites paroisses, c'est d'abord la pasteure ou le pasteur qui, comme avant, couvrira une grande partie du travail à effectuer.
En ce qui concerne la tâche du ministère catéchétique, le Règlement ecclésiastique précise: "Le catéchète est un collaborateur spécialisé au bénéfice de la formation correspondante, chargé par l'Eglise d'exécuter les tâches relevant de l'instruction religieuse et de l'éducation chrétienne, de l'animation pour enfants et de l'animation de jeunesse au sens des dispositions du présent Règlement ecclésiastique." (art. 136).
La nouvelle ordonnance sur la catéchèse pour les paroisses germanophones dit à l'art.4: "La communauté chrétienne a en particulier pour mission de transmettre aux générations suivantes la foi qu'elle a reçue, de trouver en elle les repères nécessaires à la vie quotidienne, personnelle et publique de ses membres et d'annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ à tous les êtres humains. La responsabilité de la transmission de la foi aux générations suivantes est en premier lieu dévolue à la catéchèse." Et là aussi l'égale valeur des ministères est soulignée de manière explicite: "Le ministère de la Parole, le ministère catéchétique et le ministère socio-diaconal sont des ministères de même importance mais avec des tâches différentes."
Dans les Eglises réformées Berne-Jura-Soleure, le ministère catéchétique se construit différemment selon la région. En témoignent les récits et reportages suivants venant de l'Arrondissement du Jura, du canton de Soleure et du ressort territorial germanophone du canton de Berne.
On pourrait résumer de la manière suivante:
Les catéchètes de la région bernoise travaillent exclusivement à l'église. Ils enseignent à toutes les classes de catéchisme et confirment eux-mêmes leurs classes.
Les catéchètes du canton de Soleure enseignent à l'école et à l'église ("modèle des deux piliers"), ils ne sont cependant pas formés pour les classes secondaires et n'interviennent pas dans les classes de confirmants.
Les catéchètes professionnel(le)s dans la partie francophone travaillent en règle générale en collaboration avec une pasteure ou un pasteur.
Laissez-vous surprendre par la variété de la catéchèse dans les Eglises réformées Berne-Jura-Soleure.
Pia Moser